Le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, a exhorté mercredi les jeunes Tunisiens à épouser les divorcées et les femmes de plus de 30 ans, en appelant ces dernières à ne pas perdre l'"espoir de se marier".
"Nous voulons attirer l'attention sur des déséquilibres dans la famille, sur l'augmentation du taux de divorce, le recul de l'âge du mariage", a déclaré M. Ghannouchi dans un enregistrement audio diffusé par la radio privée Mosaïque FM.
Rappelant que le prophète Mahomet avait épousé "une femme (...) de plus de 40 ans", Khadija, le chef historique d'Ennahdha a dit "encourager les jeunes à épouser les femmes à l'âge avancé".
"Aujourd'hui, 30, 35 et 40 ans, c'est jeune aussi", a-t-il lancé, en appelant les Tunisiennes de plus de 30 ans à ne pas perdre l'"espoir de se marier".
"Et nous encourageons aussi les jeunes et les hommes à ne pas être rebutés par les divorcées. Nos filles divorcées méritent tout le respect", a-t-il poursuivi.
M. Ghannouchi s'exprimait à l'occasion de la Journée de la femme, un jour férié en Tunisie commémorant la promulgation le 13 août 1956 du Code du statut personnel (CSP), qui avait accordé aux femmes plusieurs droits et aboli notamment la polygamie et la répudiation.
"Nous assurons de notre détermination à réaliser davantage d'égalité entre les hommes et les femmes", a aussi affirmé M. Ghannouchi.
"Ennahdha n'imposera pas à la femme de vêtement donné, comme le hijab par exemple. C'est le droit de la femme de se voiler (ou) de ne pas se voiler", a-t-il ajouté.
Le parti islamiste a répété à plusieurs reprises qu'il respecterait les acquis en matière de droits des femmes, mais ses opposants l'accusent régulièrement de vouloir revenir dessus.
La Tunisie se prépare à des élections législatives et présidentielle, respectivement le 26 octobre et le 23 novembre, pour doter le pays d'institutions pérennes plus de trois ans après la révolution.